Construire des agents IA extensibles : plongée dans l’architecture middleware

Construire des agents IA extensibles : plongée dans l’architecture middleware

AI Agents LangChain Agent Architecture Middleware

Introduction

FlowHunt utilise la bibliothèque LangChain côté backend, et dans cet article, j’explore l’architecture middleware de LangChain et la façon dont elle nous permet de construire des agents IA plus sophistiqués. L’évolution des agents IA a atteint un point d’inflexion majeur. À mesure que les modèles de langage deviennent plus puissants, la demande pour des architectures d’agents capables de gérer des workflows complexes et multi-étapes s’intensifie. LangChain 1.0 introduit un changement de paradigme dans la façon dont les développeurs construisent des agents grâce à son architecture middleware innovante, transformant fondamentalement notre approche de l’extensibilité et de la composition des agents. Ce guide complet explore la réécriture intégrale des agents profonds sur LangChain 1.0, en examinant comment le middleware transforme le développement d’agents d’une approche monolithique rigide à un système flexible et composable, permettant aux développeurs de créer des agents puissants adaptés à leurs besoins spécifiques.

Comprendre les agents profonds : au-delà de l’appel simple d’outils

Avant de plonger dans l’architecture technique, il est essentiel de comprendre ce qui distingue les agents profonds des systèmes classiques d’appel d’outils. Au cœur, les agents profonds sont des boucles sophistiquées d’appel d’outils enrichies de capacités intégrées spécifiques leur permettant de gérer des workflows complexes et multi-étapes avec un minimum d’intervention humaine. Alors que les agents simples exécutent les tâches de manière séquentielle en appelant des outils et en traitant les résultats, les agents profonds introduisent une couche d’intelligence et de structure qui change fondamentalement leur manière de résoudre les problèmes.

La fondation des agents profonds repose sur quatre piliers critiques. Premièrement, les capacités de planification permettent aux agents de créer et suivre des listes de tâches structurées, décomposant des problèmes complexes en étapes gérables avant exécution. Cette phase de planification est cruciale car elle permet à l’agent de réfléchir à l’ensemble du workflow, d’identifier les dépendances et d’optimiser la séquence des opérations. Deuxièmement, l’accès au système de fichiers offre aux agents un stockage persistant pour décharger le contexte, leur permettant d’écrire des informations dans des fichiers pour les retrouver plus tard au lieu de tout conserver dans l’historique de conversation. Ceci est particulièrement précieux pour la gestion de grandes quantités de données ou le maintien d’un état sur plusieurs opérations. Troisièmement, la génération de sous-agents permet à l’agent principal de déléguer des tâches à des sous-agents spécialisés, créant une structure hiérarchique qui améliore l’efficacité et permet une expertise spécifique au domaine. Enfin, des prompts système détaillés fournissent des instructions complètes sur l’utilisation efficace de ces outils, garantissant que l’agent comprend non seulement quels outils sont disponibles, mais aussi quand et comment les utiliser de manière optimale.

Ces capacités se sont révélées inestimables dans des systèmes de production tels que Manus et Cloud Code, où les agents doivent naviguer dans des workflows complexes, gérer de grandes quantités de contexte et prendre des décisions intelligentes sur la délégation des tâches. L’objectif du package d’agents profonds est de démocratiser l’accès à cette architecture sophistiquée, rendant la création d’agents puissants accessible aux développeurs sans avoir à tout réinventer ou à comprendre chaque détail d’implémentation.

L’évolution de l’architecture d’agent : du monolithe au modulaire

L’approche traditionnelle consistait à construire des agents sous forme de structures monolithiques où toutes les fonctionnalités — planification, gestion des outils, gestion d’état et ingénierie des prompts — étaient étroitement couplées dans une seule base de code. Ce modèle posait plusieurs problèmes : étendre un agent nécessitait de modifier la logique centrale, la réutilisation des composants entre différents agents était difficile, et il était presque impossible de tester des fonctionnalités individuelles isolément. Les développeurs devaient soit accepter des limitations, soit entreprendre de vastes refontes pour ajouter de nouvelles capacités.

LangChain 1.0 répond à ces défis par un concept révolutionnaire : le middleware. Le middleware représente un changement de paradigme dans l’architecture des agents, introduisant une abstraction empilable qui permet aux développeurs de composer les capacités d’un agent comme des blocs de construction. Plutôt que de modifier la boucle centrale de l’agent, le middleware intercepte et enrichit des points précis du flux d’exécution de l’agent, permettant une séparation claire des préoccupations et une réutilisabilité maximale. Cette innovation architecturale transforme le développement d’agents d’une approche monolithique et totalisante en un système modulaire et composable où chaque fonctionnalité peut être développée, testée et déployée indépendamment.

La beauté du middleware réside dans sa capacité à être empilé. Les développeurs peuvent définir plusieurs composants middleware et les appliquer en séquence, chaque couche ajoutant ses propres extensions d’état, outils et modifications de prompts système. Ainsi, un agent unique peut bénéficier de capacités de planification, d’accès au système de fichiers, de génération de sous-agents et d’améliorations personnalisées — tout cela de manière fluide et combinée. L’ordre d’application des middlewares est important, chaque couche s’appuyant sur la précédente, produisant un effet cumulatif qui donne naissance à un agent très performant.

Comment le middleware transforme les capacités des agents

Comprendre le middleware nécessite d’examiner la façon dont il modifie la boucle fondamentale de l’agent ReAct (Reasoning + Acting). Le pattern ReAct, devenu la norme pour les agents d’appel d’outils, consiste pour le modèle à raisonner sur l’action à entreprendre, exécuter cette action via un outil, observer le résultat, puis répéter ce cycle jusqu’à la fin de la tâche. Le middleware ne remplace pas cette boucle ; il vient l’enrichir à des points stratégiques.

Le middleware opère selon trois mécanismes principaux. D’abord, il étend le schéma d’état, ajoutant de nouvelles clés et structures de données que l’agent peut consulter et modifier. Cela permet à chaque middleware de maintenir son propre état sans interférer avec les autres. Ensuite, il ajoute de nouveaux outils à la boîte à outils de l’agent, offrant au modèle des capacités supplémentaires pour atteindre ses objectifs. Enfin, il modifie la requête adressée au modèle, généralement en ajoutant des instructions personnalisées au prompt système expliquant comment et quand utiliser les nouveaux outils.

Cette approche triptyque garantit que les améliorations middleware sont complètes et bien intégrées. Ajouter un outil sans étendre le schéma d’état ou fournir des instructions serait inefficace : le modèle pourrait ne pas comprendre comment ou quand utiliser l’outil. En combinant ces trois mécanismes, le middleware crée une amélioration cohérente que le modèle peut exploiter efficacement.

Le middleware de planification : décomposition structurée des tâches

Le middleware de planification illustre parfaitement la façon dont l’architecture middleware permet des capacités avancées aux agents. Ce middleware étend le schéma d’état de l’agent avec une liste de tâches (to-do list), une structure de données simple mais puissante qui permet à l’agent de maintenir un plan d’action structuré. L’implémentation est élégante dans sa simplicité : le middleware ajoute une clé à l’état, mais cette clé débloque des capacités majeures.

Pour rendre l’outil de planification efficace, le middleware fournit un outil d’écriture de to-dos permettant au modèle de créer, mettre à jour et gérer la liste de tâches. Lorsqu’un agent rencontre une tâche complexe, il peut utiliser cet outil pour la décomposer en étapes plus petites et gérables. Plutôt que d’essayer de tout résoudre d’un coup, l’agent crée un plan, exécute chaque étape, et met le plan à jour au fur et à mesure de l’avancement. Cette approche structurée présente plusieurs avantages : elle rend le raisonnement de l’agent transparent et auditable, elle facilite la reprise après erreur (si une étape échoue, l’agent peut ajuster les suivantes), et elle aboutit souvent à une exécution plus efficace, l’agent ayant prévu le workflow entier.

Crucialement, le middleware de planification ne se contente pas d’ajouter un outil — il modifie aussi le prompt système avec des instructions détaillées sur l’utilisation efficace de l’outil de to-dos. Ces instructions expliquent quand la planification est appropriée, comment structurer un bon plan et comment le mettre à jour pendant l’avancement. Cet enrichissement du prompt système est essentiel car il guide le comportement du modèle, garantissant que l’outil de planification est utilisé de façon stratégique et non aléatoire.

Le middleware système de fichiers : déchargement et persistance du contexte

Alors que le middleware de planification vise la décomposition des tâches, le middleware système de fichiers s’attaque à un autre défi tout aussi important : la gestion du contexte et le maintien de l’état à travers les opérations. Il étend l’état de l’agent avec un dictionnaire de fichiers, créant un système de fichiers virtuel que l’agent peut lire et écrire.

Contrairement au middleware de planification qui fournit un seul outil, le middleware système de fichiers propose plusieurs outils pour différentes opérations de fichiers. L’agent peut lister les fichiers disponibles, lire des fichiers pour charger des informations dans le contexte, écrire de nouveaux fichiers pour stocker des données, et éditer des fichiers existants pour mettre à jour les informations. Cette approche multi-outils reflète la diversité des interactions possibles avec un système de fichiers.

Le middleware système de fichiers est particulièrement précieux pour gérer de grandes quantités de données ou maintenir un état sur plusieurs opérations. Plutôt que de tout conserver dans l’historique de conversation (ce qui consommerait des tokens et pourrait dépasser la fenêtre de contexte), l’agent écrit les informations dans des fichiers et les récupère à la demande. Par exemple, un agent menant un projet de recherche pourrait stocker ses trouvailles dans des fichiers, les organiser par thème, puis récupérer les fichiers pertinents lors de la synthèse. Cette approche améliore considérablement l’efficacité et permet à l’agent de manipuler des ensembles de données bien plus vastes que s’il devait tout faire tenir dans la fenêtre de contexte.

Comme le middleware de planification, le middleware système de fichiers inclut des prompts système personnalisés expliquant comment utiliser efficacement les outils du système de fichiers. Ces prompts guident sur le moment où écrire des informations, comment organiser les fichiers pour une récupération facile, et les bonnes pratiques pour gérer le système de fichiers virtuel.

Le middleware de sous-agent : délégation et spécialisation

Le middleware de sous-agent constitue la pièce la plus sophistiquée de l’architecture agents profonds. Il permet à l’agent principal de lancer des sous-agents spécialisés pour des tâches isolées, créant ainsi une structure hiérarchique qui améliore l’efficacité et permet une expertise spécifique au domaine. L’implémentation est plus complexe que celle du middleware de planification ou système de fichiers, car elle doit gérer de multiples scénarios et configurations.

Au cœur, le middleware de sous-agent fournit un outil de tâche permettant à l’agent principal de déléguer du travail à des sous-agents. Lorsque l’agent principal décide qu’une tâche doit être traitée par un sous-agent, il invoque cet outil, spécifie le sous-agent concerné et lui transmet les informations requises. Le sous-agent exécute alors la tâche et retourne une réponse complète à l’agent principal. Ce modèle de délégation présente plusieurs avantages : il isole le contexte (le sous-agent ne voit que l’information pertinente à sa tâche), il permet la spécialisation (différents sous-agents peuvent avoir des outils et prompts spécifiques), et il aboutit souvent à une exécution plus propre et plus efficace.

Le middleware de sous-agent prend en charge deux grands cas d’usage pour la création de sous-agents. Le premier est l’isolation de contexte, où un sous-agent généraliste reçoit les mêmes outils que l’agent principal mais se voit confier une tâche étroite et ciblée. Le sous-agent mène à bien cette tâche et retourne une réponse claire, sans les appels d’outils ou le contexte intermédiaire qui encombreraient l’historique de l’agent principal. Cette approche économise des tokens et du temps en évitant une accumulation de contexte inutile. Le second cas est la spécialisation par domaine, où un sous-agent est créé avec un prompt personnalisé et un sous-ensemble d’outils adaptés à un domaine ou un type de tâche particulier. Par exemple, un agent de recherche pourrait avoir un sous-agent spécialisé dans la revue de littérature avec accès à des bases académiques, tandis qu’un autre sous-agent serait dédié à l’analyse de données avec des outils statistiques.

Le middleware propose deux moyens de définir des sous-agents. Les sous-agents d’appel d’outils sont créés de zéro avec un prompt personnalisé et une liste d’outils spécifique. Ces sous-agents peuvent disposer d’outils totalement différents de l’agent principal, permettant une vraie spécialisation. Les développeurs peuvent aussi spécifier un modèle différent pour chaque sous-agent, permettant l’utilisation de modèles variés selon la tâche. Les sous-agents personnalisés offrent encore plus de flexibilité en permettant aux développeurs d’intégrer directement des graphes LangGraph existants comme sous-agents. Ceci est particulièrement utile pour ceux ayant déjà construit des workflows sophistiqués et souhaitant les exposer comme sous-agents.

Important : les sous-agents bénéficient eux aussi du middleware, ce qui leur permet de profiter de la planification, de l’accès au système de fichiers, et d’autres enrichissements. Les sous-agents ne sont donc pas limités à un appel d’outils simple — ils peuvent être aussi sophistiqués que l’agent principal, avec leurs propres capacités de planification, système de fichiers, et même leurs propres sous-agents.

Gestion du contexte et middleware de synthèse

À mesure que les agents engagent des conversations plus longues et gèrent des tâches plus complexes, la fenêtre de contexte devient une contrainte critique. Le middleware de synthèse répond à ce défi en gérant automatiquement le contexte lorsqu’il devient trop volumineux. Ce middleware surveille l’historique de la conversation et, lorsque le nombre de tokens approche la limite, il compacte automatiquement l’historique en résumant les anciens messages tout en préservant les plus récents.

Le middleware de synthèse est essentiel pour les agents en production qui doivent maintenir le contexte sur de longues conversations. Sans lui, les agents finiraient par dépasser la limite et perdraient des informations importantes. Avec la synthèse, ils restent conscients des interactions passées tout en respectant la limite de tokens. Le middleware équilibre intelligemment la nécessité de conserver le contexte récent (souvent le plus pertinent) et de résumer le contexte plus ancien (qui peut être compressé sans perte critique).

Cette approche de gestion du contexte reflète un principe fondamental de conception d’agent : le contexte est une ressource précieuse qui doit être gérée avec soin. Chaque token utilisé pour le contexte est un token qui n’est pas disponible pour le raisonnement ou la sortie d’outil. En résumant automatiquement le contexte quand nécessaire, le middleware de synthèse garantit que les agents peuvent fonctionner efficacement même sur le long terme.

Human-in-the-Loop : middleware pour les applications critiques

Pour les applications critiques où les agents doivent utiliser des outils sensibles (envoi d’e-mails, escalade d’incidents, transactions financières), le middleware human-in-the-loop apporte des garanties essentielles. Ce middleware permet aux développeurs de spécifier quels outils doivent être interrompus avant exécution, donnant la possibilité à un humain de relire et valider (ou modifier) les appels d’outils avant qu’ils ne soient effectués.

Le middleware human-in-the-loop accepte une configuration des outils précisant quels outils doivent être interrompus et quelles actions l’humain peut entreprendre sur ces appels. Par exemple, avant d’utiliser un outil permettant d’envoyer un e-mail sensible, les développeurs peuvent configurer le middleware pour que l’action doive être approuvée, modifiée, ou que des retours soient fournis à l’agent sur ce qu’il doit faire différemment. Cela crée un workflow collaboratif où l’agent gère le raisonnement et la planification, mais où l’humain garde le contrôle sur les actions critiques.

Ce middleware illustre comment l’architecture middleware permet d’ajouter des fonctionnalités avancées de gouvernance et de sécurité sans modifier la logique centrale de l’agent. Chaque application peut ainsi configurer le niveau d’implication humaine adapté à son cas d’usage.

Construire des agents extensibles avec du middleware personnalisé

Bien que LangChain 1.0 propose plusieurs composants middleware prêts à l’emploi, la vraie puissance de cette architecture réside dans son extensibilité. Les développeurs peuvent créer un middleware personnalisé en étendant la classe de base agent middleware, ce qui leur permet d’ajouter de nouvelles clés d’état, des outils et des modifications de prompt système adaptés à leur cas d’usage.

Le développement de middleware personnalisé suit le même schéma que les middlewares intégrés : extension du schéma d’état avec de nouvelles clés, ajout d’outils opérant sur cet état, et modification du prompt système avec des instructions d’utilisation. Cette cohérence facilite le développement de nouveaux middlewares s’intégrant parfaitement aux existants.

Par exemple, un développeur créant un agent pour le support client pourra concevoir un middleware personnalisé ajoutant un outil base client pour consulter les informations clients, un outil gestion des tickets pour créer/mettre à jour des tickets, et un outil base de connaissances pour récupérer des documents pertinents. Ce middleware personnalisé étend les capacités de l’agent pour le service client, tout en profitant de la planification, du système de fichiers et des sous-agents apportés par les middlewares intégrés.

La possibilité de créer du middleware personnalisé signifie que les développeurs ne sont jamais limités par l’existant. Si un agent a besoin d’un outil ou d’une gestion d’état spécifique, il peut être implémenté en middleware et intégré de façon transparente à toute l’architecture.

FlowHunt et le développement d’agents simplifié

Si LangChain 1.0 fournit la fondation architecturale pour bâtir des agents sophistiqués, des plateformes comme FlowHunt vont plus loin en offrant une interface no-code pour créer, déployer et gérer des agents IA. Le composant Agent IA de FlowHunt s’appuie sur les principes de l’architecture middleware pour permettre la création d’agents puissants sans écrire de code.

L’approche de FlowHunt s’aligne parfaitement avec la philosophie middleware : composabilité, extensibilité et facilité d’utilisation. Plutôt que d’imposer aux développeurs la maîtrise des subtilités du middleware, FlowHunt propose une interface visuelle où les capacités des agents se composent par assemblage de composants. La plateforme gère l’orchestration des middlewares, permettant aux développeurs de se concentrer sur le « quoi faire » plutôt que sur le « comment implémenter ».

Les agents FlowHunt peuvent être configurés avec des capacités de planification, d’accès au système de fichiers, de génération de sous-agents et des outils personnalisés — le tout via une interface visuelle intuitive. Cela démocratise le développement d’agents, le rendant accessible même aux développeurs peu familiers avec LangChain ou l’architecture d’agent. De plus, FlowHunt offre des fonctionnalités comme les logs détaillés, l’historique des agents et le suivi des coûts pour aider à comprendre le comportement des agents et optimiser leurs performances.

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Mise en pratique : créer un agent profond

Comprendre la théorie derrière l’architecture middleware est précieux, mais la mise en pratique révèle toute sa puissance. Créer un agent profond avec LangChain 1.0 consiste à utiliser la fonction create_deep_agent, qui offre une interface prête à l’emploi pour construire des agents dotés de toutes les capacités évoquées plus haut.

La fonction create_deep_agent accepte plusieurs paramètres clés. Les développeurs transmettent les outils auxquels l’agent doit avoir accès, des instructions personnalisées définissant le comportement et les objectifs de l’agent, ainsi que les sous-agents auxquels l’agent principal pourra déléguer du travail. La fonction utilise ensuite le constructeur d’agent pour assembler l’agent en appliquant les middlewares adéquats dans l’ordre.

C’est dans le constructeur d’agent que la magie opère. Il commence par sélectionner un modèle (par défaut Claude Sonnet 3.5, mais tout modèle supporté peut être utilisé), puis applique les middlewares dans un ordre précis. D’abord le middleware de planification, qui étend l’état avec une liste de tâches et ajoute l’outil de to-dos. Ensuite le middleware système de fichiers, qui ajoute les outils et l’état associé. Puis le middleware de sous-agent pour permettre la délégation de tâches. Enfin le middleware de synthèse pour gérer le contexte.

Cette application séquentielle des middlewares est cruciale : chaque couche s’ajoute à la précédente, créant un effet cumulatif. Le prompt système est enrichi à chaque étape par les instructions de chaque middleware, de sorte que le modèle reçoit un guidage complet sur toutes les capacités disponibles. Le schéma d’état s’enrichit à chaque middleware, permettant de maintenir plusieurs types d’état. Le jeu d’outils s’élargit également, offrant au modèle plus d’options pour atteindre ses objectifs.

Les développeurs peuvent personnaliser ce processus en choisissant quels middlewares appliquer. Si un agent n’a pas besoin d’accès au système de fichiers, le middleware correspondant peut être omis. Si un agent n’a pas besoin de sous-agents, le middleware de sous-agent peut être ignoré. Cette souplesse garantit que chaque agent dispose exactement des capacités requises, sans surcharge inutile.

Patterns avancés : orchestration multi-agents

À mesure que les applications d’agents gagnent en sophistication, les développeurs doivent souvent orchestrer plusieurs agents travaillant ensemble à la réalisation d’objectifs complexes. L’architecture middleware permet des solutions élégantes à l’orchestration multi-agents via le système de sous-agents.

Un pattern puissant est la délégation hiérarchique, où un agent principal décompose une tâche complexe en sous-tâches, puis délègue chacune à un sous-agent spécialisé. Par exemple, un agent de recherche peut déléguer la revue de littérature à un sous-agent, l’analyse de données à un autre, et la synthèse à un troisième. Chaque sous-agent est optimisé pour sa tâche, avec des prompts et outils personnalisés. L’agent principal orchestre le workflow global, assurant que les sous-agents s’exécutent dans l’ordre et que leurs sorties sont intégrées.

Un autre pattern est l’exécution parallèle, où plusieurs sous-agents travaillent en même temps sur différents aspects d’un problème. Si l’implémentation actuelle traite les sous-agents séquentiellement, l’architecture supporte des patterns d’exécution parallèle où plusieurs sous-agents sont lancés et leurs résultats agrégés. Ceci est particulièrement utile pour des tâches décomposables en sous-tâches indépendantes.

Un troisième pattern est le raffinement itératif, où un agent principal lance des sous-agents pour générer des solutions initiales, puis utilise leurs sorties pour affiner l’approche et lancer d’autres sous-agents pour une analyse plus poussée. Ce schéma est utile pour les scénarios de résolution de problèmes complexes où plusieurs itérations d’analyse et de raffinement aboutissent à de meilleures solutions.

Ces patterns démontrent comment l’architecture middleware permet de bâtir des systèmes multi-agents sophistiqués sans avoir à écrire toute la logique d’orchestration. Le middleware de sous-agent gère la mécanique de la délégation et de la communication, laissant au développeur la définition du workflow et des capacités de chaque agent.

Efficacité en tokens et optimisation des coûts

L’un des avantages les plus concrets de l’architecture agents profonds est son impact sur l’efficacité en tokens et la maîtrise des coûts. En combinant planification, accès au système de fichiers et délégation à des sous-agents, les agents profonds accomplissent des tâches complexes tout en utilisant beaucoup moins de tokens que des agents plus simples.

La planification réduit l’utilisation de tokens car elle permet à l’agent de réfléchir au workflow avant exécution, évitant exploration et retours en arrière inutiles. Plutôt que d’essayer différentes approches et d’apprendre de ses erreurs, l’agent planifie un chemin optimal dès le départ. L’accès au système de fichiers réduit l’utilisation de tokens en permettant de décharger le contexte dans un stockage persistant, au lieu de tout conserver dans l’historique. Les informations non immédiatement nécessaires sont sauvegardées et récupérées à la demande, gardant une fenêtre de contexte active allégée. La délégation à des sous-agents réduit aussi la consommation de tokens en isolant le contexte : les sous-agents n’accèdent qu’aux informations pertinentes à leur tâche, évitant l’accumulation de contexte inutile.

Le middleware de synthèse optimise encore l’utilisation des tokens en compactant automatiquement l’historique des conversations lorsqu’il devient trop volumineux. Plutôt que de perdre des informations historiques ou de dépasser les limites de contexte, il résume les anciens messages, préservant l’essentiel tout en libérant des tokens pour le raisonnement actuel.

Pour les organisations qui exécutent des agents à grande échelle, ces gains d’efficacité se traduisent directement en économies. Un agent qui utilise 30% de tokens en moins pour la même tâche génère 30% d’économies sur l’API. Multipliez cela par des milliers d’exécutions, et les économies deviennent substantielles.

Extensibilité et pérennité

L’architecture middleware offre une voie claire pour les évolutions et extensions futures. Au fur et à mesure que de nouvelles capacités apparaissent ou que de nouveaux besoins émergent, les développeurs peuvent les implémenter sous forme de middleware sans perturber les agents existants. Cela pérennise les applications d’agents face aux évolutions technologiques et permet d’itérer rapidement sur de nouvelles fonctionnalités.

Par exemple, si une nouvelle capacité de recherche web temps réel devient disponible, elle peut être implémentée comme un middleware ajoutant un outil de recherche et les instructions de prompt associées. Les agents existants en bénéficient immédiatement simplement en ajoutant ce middleware à leur configuration. De même, si de nouveaux modèles deviennent disponibles avec des capacités ou des coûts différents, les agents peuvent être mis à jour pour les utiliser sans modifier l’architecture middleware.

Cette extensibilité permet aussi à la communauté de partager de nouveaux middlewares. Au fur et à mesure que des patterns et capacités utiles émergent, ils peuvent être diffusés sous forme de middlewares réutilisables, créant un écosystème d’enrichissements partagés. Cette approche collaborative accélère l’innovation et permet à l’ensemble de la communauté de construire des agents toujours plus puissants.

Conclusion

La réécriture des agents profonds sur l’architecture middleware de LangChain 1.0 représente une avancée majeure dans la manière de construire des agents IA. En introduisant une abstraction composable et empilable pour l’enrichissement des agents, LangChain 1.0 transforme le développement d’agents d’une approche monolithique et rigide en un système modulaire et flexible où les capacités peuvent être mélangées à la carte pour créer des agents adaptés à chaque cas d’usage. Le middleware de planification permet la décomposition structurée des tâches, celui du système de fichiers offre la gestion du contexte et la persistance, celui des sous-agents apporte délégation et spécialisation, et celui de synthèse gère la contrainte de fenêtre de contexte. Le middleware personnalisé permet aux développeurs d’étendre les agents avec des capacités métiers, tandis que des plateformes comme FlowHunt démocratisent le développement d’agents grâce à des interfaces sans code. Cette architecture rend non seulement les agents plus puissants et efficaces, mais aussi plus maintenables, testables et pérennes. À mesure que les agents IA deviennent centraux dans les opérations des entreprises, l’architecture middleware de LangChain 1.0 pose les fondations de la prochaine génération de systèmes intelligents et autonomes.

Questions fréquemment posées

Que sont les agents profonds et en quoi diffèrent-ils des agents simples d’appel d’outils ?

Les agents profonds sont des boucles sophistiquées d’appel d’outils enrichies de capacités intégrées spécifiques : outils de planification avec listes de tâches, accès au système de fichiers pour décharger le contexte, capacité à lancer des sous-agents pour des tâches isolées, et prompts système détaillés. Contrairement aux agents simples qui exécutent des tâches séquentiellement, les agents profonds peuvent gérer des workflows complexes, maintenir un état sur plusieurs opérations et déléguer des travaux à des sous-agents spécialisés.

Qu’est-ce que le middleware dans LangChain 1.0 et pourquoi est-ce important ?

Le middleware dans LangChain 1.0 est une abstraction empilable qui modifie la boucle centrale de l’agent ReAct. Il permet aux développeurs d’étendre le schéma d’état de l’agent, d’ajouter de nouveaux outils et de personnaliser les prompts système sans réécrire toute la logique de l’agent. Le middleware est crucial car il permet des améliorations d’agent composables et réutilisables, combinables dans n’importe quel ordre pour créer des agents puissants et spécialisés.

Comment le middleware de planification aide-t-il les agents à gérer les tâches complexes ?

Le middleware de planification étend l’état de l’agent avec une liste de tâches et fournit un outil d’écriture de to-dos. Cela permet aux agents de décomposer les tâches complexes en étapes gérables, de maintenir un plan d’action clair et de suivre l’avancement. Le middleware inclut également des prompts système personnalisés qui guident le modèle sur l’utilisation efficace de l’outil de planification, garantissant que l’agent crée et suit des plans structurés.

Que sont les sous-agents et quand dois-je les créer ?

Les sous-agents sont des agents spécialisés lancés par l’agent principal pour traiter des tâches isolées et ciblées. Il existe deux principales raisons de créer des sous-agents : (1) isoler le contexte — confier à un sous-agent une tâche restreinte pour obtenir une réponse claire sans appels d’outils intermédiaires, ce qui permet d’économiser des tokens ; et (2) créer des agents spécialisés avec des prompts personnalisés et des ensembles d’outils adaptés à des tâches spécifiques.

Comment le middleware de synthèse gère-t-il les limites de la fenêtre de contexte ?

Le middleware de synthèse surveille l’historique de la conversation et le compacte automatiquement lorsque le nombre de tokens approche la limite de la fenêtre de contexte. Il résume les anciens messages tout en conservant les plus récents, permettant à l’agent de rester conscient des interactions passées sans dépasser la limite de tokens. Ceci est essentiel pour les agents long-terme qui doivent maintenir le contexte sur de longues conversations.

Puis-je utiliser un middleware personnalisé avec des agents profonds ?

Oui, absolument. Les agents profonds sont conçus pour être extensibles. Vous pouvez créer un middleware personnalisé en étendant la classe de base du middleware agent, ce qui vous permet d’ajouter de nouvelles clés d’état, des outils et des modifications de prompts système. Cela vous permet d’adapter les agents à vos cas d’usage spécifiques tout en bénéficiant de l’infrastructure des agents profonds existante.

Viktor Zeman est co-propriétaire de QualityUnit. Même après 20 ans à la tête de l'entreprise, il reste avant tout un ingénieur logiciel, spécialisé en IA, SEO programmatique et développement back-end. Il a contribué à de nombreux projets, dont LiveAgent, PostAffiliatePro, FlowHunt, UrlsLab et bien d'autres.

Viktor Zeman
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CEO, Ingénieur IA

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